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Hôpital
Maillot (ex Hôpital du Dey)
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Vue
de l'hôpital Maillot (vers1940) |
Entrée
du cimetière de St Eugène
Bd de Flandre
François, Clément Maillot (1804-1894) a attaché son nom au traitement des fièvres palustres par la quinine. En 1834, affecté à l'hôpital de Bône, il trouve une situation désastreuse. La ville, cernée par les marais de la Boudjina, embouchure de l'Oued Seybouse, a été, tour à tour, enlevée, abandonnée puis reprise. Mais les Turcs, avant de l'évacuer définitivement, l'ont complétement dévastée. Les Français se sont installés dans des maisons croulantes aux terrasses crevées; les rues ne sont que cloaques jonchés d'immondices. Les troupes sont décimées par les fièvres. Sur un effectif qui, selon les années, a varié entre 3 000 et 5 000 hommes, les hospitalisations ont dépassé le nombre de 6 700 et l'on a enregistré plus de 1 500 décès par maladie.
Maillot qui a acquis l'expérience des fièvres palustres au cours de précédents séjours à Ajaccio puis à Alger, entreprend aussitôt le traitement des fiévreux sur des bases nouvelles. Prescrivant les prises de sulfate de quinine, dès le premier accés fébrile, à la dose d'un, voire même de deux grammes par jour, il fait tomber la mortalité de 25% à 5%.
Mais sa méthode est vivement critiquée par ses confrères. Elle ne sera reconnue et admise qu'après le congrès scientifique tenu à Alger en 1881, au cours duquel Cuignet a déclaré: "C'est par Maillot que l'Algérie a pu devenir française" et Battarel, médecin des hôpitaux d'Alger, a proposé de remplacer la formule de Bugeaud "Ense et aratro" par celle de "Ense aratro et quina" (par l'épée, la charrue et la quinine).
Maillot vivra assez longtemps pour apprendre la découverte de l'agent causal du paludisme par Laveran, pour voir ses mérites officiellement reconnus: une loi proclamant que "le nom de M. Maillot doit être placé parmi ceux qui honorent le plus la France et I'Humanité" et lui allouant une pension annuelle de six mille francs sera votée en 1888.
Il mourra six ans plus tard. Son nom avait été donné, on l'a vu, à l'ancien Hôpital du Dey et aussi à un village de Kabylie. Aujourd'hui c'est l'hôpital civil de Briey, sa ville natale, qui porte son nom.Raymond FERY. "L'oeuvre médicale française en Algérie." Editions Jacques Gandini.1994.
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