Lycée Bugeaud à Bab-el-Oued

    M. Hardy, recteur de l'Université d'Alger, rappela les origines du lycée d'Alger, qui est l'ancêtre de tous les établissements d'enseignement secondaire de l'Algérie, puisqu'il ouvrit ses portes le 27 avril 1835.
    Installé dans une maison mauresque du vieux quartier des pirates barbaresques, à l'angle de la rue Jenina et de la rue des trois couleurs. Il comptait quatre professeurs, dont le principal, et trente-sept élèves.
    En 1837 il s'installa dans l'ancienne caserne des janissaires. "Elle avait fière allure cette nouvelle demeure. Elle surplombait la mer, et les jours de tempêtes vibrait de la façon la plus romantique"...
    Cette occupation "provisoire" dura plus de trente ans.
C'est en 1862 qu'on construisit à l'extrémité de la rue Bab-el-Oued un établissement spécialement destiné à être un lycée.
    Malgré l'opinion de l'Empereur Napoléon III qui, visitant Alger en 1865, parut peu satisfait de son emplacement, on peut dire que cette construction fut la mieux réussie de toutes celles dont la ville fut dotée entre 1846 et 1880.
    Son peuplement suivit la courbe ascendante de la population. Il dut bientôt essaimer à Ben-Aknoun, à Mustapha, et récemment à la Bouzaréa. Mais il reste, pour tous, "le grand lycée".
     "Le grand lycée" ! Il l'était encore à d'autres titres...
    Dans son coin de Bab-el-Oued il se dressait comme un phare qui a conscience de son rôle et qui ne consent pas à se mettre en veilleuse. Il entendait se maintenir fermement au niveau des lycées de la métropole, et tandis que les facultés, de leur côté, s'appliquaient à tenir à bonne hauteur la corde du baccalauréat, les classes de préparation aux grandes écoles s'assuraient, chaque années, une proportion de succès au moins égale à celles des "taupes" ou des "corniches" les plus réputées

Article (journal inconnu) de H. Fontanille, 27-28 juin 1942, à propos du baptême des lycées algériens (Compte rendu de l'allocution du Recteur Hardy).