Le
lavoir (1936)
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La
Basetta (Bassin, lavoir, en valencien) a donné son nom au quartier.
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"Aucune
maison, seulement des gourbis de diss, de boue et de bouse de vache pétris
à la main, même pas un bidonville: un gourbiville ! Le seul
bâtiment en dur est le lavoir qui donnera son nom à la partie
de Bab-El-Oued qui deviendra la place du Tertre en deux mots."
"Pour que des Espagnols restent, il faut une église. Depuis
1851, une chapelle se dresse près de l'hôpital. Avec le lavoir,
elle est à peu près le seul édifice en maçonnerie."
"La
Balseta où vivent les carriers deviendra le coeur historique de
Bab-El-Oued. Balseta est un mot espagnol signifiant "lavoir".
A l'usage, il se corrompra en baseta qu'on prononce basseta. On y blanchit
son linge pour ne pas descendre jusqu'à l'oued. Un jour, le lavoir
s'élevant avec les habitants du quartier deviendra bibliothèque
municipale.
La Balseta, Cagayous la décrit ainsi: " La bascule (poids
public), la maison maltaise en côté la maison de les Carmélites
d'avant (il y avait donc un couvent qui venait de se transporter à
Notre-Dame-d'Afrique), juste là ousqu'on la monté la chiminée
d'un rémorquer."
Gabriel CONESA. "Bab-El-Oued notre paradis perdu."
Robert Laffont. 1970 et Editions Jacques Gandini. 1995
"Bab-El-Oued
devint un village, et dans ce village, la vie s'organisa selon les rythmes
simples qui commandent à l'épanouissement de toutes les
communautés humaines. Il y eût le bassin où l'on
faisait boire les chevaux et où les filles lavaient le linge.
Il y eût les écuries où l'on abritait les bêtes
qui tiraient les chariots chargés de pierres. Il y eût
"le trou" où les gosses allaient déchirer leurs culottes.
Quand il y eût les Messageries et le Moulin, Bab-el-Oued sut qu'il
était devenu un gros bourg, et pour le lui confirmer, on le dota
d'une gare. Cependant les étapes de cette prodigieuse histoire
ne sont pas gravées dans le marbre des monuments. Elles survivent
simplement dans la mémoire des hommes à travers les noms
des quartiers de Bab-El-Oued. Le bassin où les chevaux allaient
boire, c'est la Basetta et l'on dit encore le quartier de la pompe,
celui des Messageries, de la Gare ou du Moulin."
Jean
BRUNE. "Alger - Bab-El-Oued". 1956. Collection "France-Algérie".
Edition Atlantis.